Conseils pour (re) commencer à lire des classiques littéraires français

La littérature classique a parfois la vie dure : souvent jugée peu accessible, ou du moins pas à tous les publics, et considérée comme un signe d’appartenance à une certaine élite intellectuelle, elle peut pourtant s’avérer être un réel plaisir - le tout est de savoir par où commencer, et de rester modeste dans ses objectifs de lecture (du moins au début). 

La richesse du patrimoine littéraire français a de quoi intimider le lecteur « novice », et il est vrai que commencer sa découverte du genre en ouvrant Germinal pourrait faire perdre aux plus volontaires leurs bonnes résolutions littéraires (non, non, je n’ai rien contre Zola, au contraire… simplement, le souvenir de longues heures passées à endurer la lecture de Germinal à quinze ans pour mon cours de français m’a un peu traumatisée, je l’avoue !).

Je ne suis en aucun cas une spécialiste de la littérature française, mon domaine étant plutôt la littérature anglophone (un articles sur ces classiques arrivera d’ailleurs prochainement). Cependant, j’ai obtenu un baccalauréat littéraire et ai lu (et apprécié) assez de classiques français pour m’être fait un avis sur la question. 

Alors si vous avez envie de parfaire un peu votre culture littéraire, d’élargir vos horizons ou simplement que vous êtes curieux de lire ce que j’ai à dire sur le sujet, voici une selection d’oeuvres qui me semblent à la fois accessible à tous (pour peu que l’envie de lire soit là) et susceptible de déclencher une envie de poursuivre sa découverte des « belles lettres ».

A peu près n’importe quelle nouvelle de Maupassant

Pour moi, lire un recueil de nouvelles de Maupassant est le moyen le plus sûr d’entrer doucement (mais sûrement !) dans le monde des classiques littéraires français. En plus de présenter l’avantage de se lire rapidement (coucou, Germinal !) (promis, j’arrête), ces histoires de la vie quotidienne contées par Maupassant s’avèrent vite très captivante. Ses nouvelles allient passages descriptifs réalistes, pics d’action vifs et personnages plus vrais que nature, et traitent de sujets très variés. Une nouvelle de Maupassant est comme une fenêtre que l’on ouvre sur le quotidien de quelqu’un : c’est à mon sens ce voyeurisme qui rend ces récits intemporels. 

J’adore plus particulièrement les nouvelles qui sont contenues dans le recueil ci-contre, notamment « La Confession » et « En Voyage ». 

Le Dernier Jour d’un condamné, de Victor Hugo

On reste là encore dans la concision (qui n’est pas toujours gage de qualité, attention), puisque ce roman est plutôt court et se lira donc assez vite. Hugo met ici en scène un condamné à mort au matin de son exécution, qui revient sur les semaines la précédant et livre son désespoir à son journal. Cette écriture à la première personne facilite d’autant plus l’entrée dans le livre, d’autant que le style d’Hugo est à mon sens tout à fait accessible. D’autre part, le sujet peut contribuer à donner envie de lire ce roman : la question de la peine de mort (dénoncée ici par Hugo) peut sembler toujours autant d’actualité dans certaines parties du monde aujourd’hui que dans la France de 1829, comme le fait remarquer Murielle Szac dans l’édition Pocket du livre, parue en 2006. 

Une comédie de Molière

On change cette fois-ci de genre pour s’attaquer à celui du théâtre. C’est sans grande surprise que j’invoque ici l’un des (le ?) dramaturges français les plus connus, à savoir Molière. Il me semble peu probable que quiconque étant issu du système scolaire français ai pu passer au travers des mailles du filet et ne pas lire une seule pièce de Molière, mais on ne sait jamais (et puis, en avoir lu à douze ans ne garantit pas de s’en souvenir !). Les pièces de Molière sont souvent drôles et vives, et se lisent (une fois de plus) aisément. Ma préférée est Le Bourgeois Gentilhomme, mais je crois avoir laissé ma copie chez mes parents, c’est pourquoi je joins ci-contre une photo de L’Ecole des Femmes à la place (autre grand classique de Molière, tout aussi accessible). 

Voilà pour mes (très humbles) recommendations de lecture pour quiconque souhaiterait se (re)mettre à la lecture de classiques en douceur - encore une fois, je suis loin d’être une spécialiste en littérature française, et je ne doute pas que d’autre oeuvres pourraient tout autant figurer dans cette article. Cette liste est très succincte puisqu’elle vise à ne pas intimider par une trop riche énumération, cependant je glisse ici quelques uns de mes autres favoris, mais qui valent le détour : L’Amant, de Marguerite Duras ; Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand ; Lorenzaccio, de Musset ; J’irai cracher sur vos tombes, de Boris Vian. 

Je reviens vite pour proposer une liste similaire dédiée aux classiques anglophones, cette fois !